domingo, 2 de enero de 2011

EL PASO DEL NAUTILUS POR LA BAHÍA DE VIGO


Vigo levantó un monumento a JULIO VERNE en su puerto.
Lo he recordado ahora que Papá Noel ha tenido la ocurrencia impagable, a petición de un amigo que yo quisera fuese mi hijo, por su valor como persona, de agasajarme con este maravilloso libro que narra las singladuras del Capitán Nemo en el periodo en que tuvo a bordo al incauto Aronnax.

Leyendo el texto siguiente, extraído del capìtulo VIII de la 2ª Parte, se comprende la razón del homenaje vigués y, por extensión, gallego.

Aunque el libro está en inglés, lo he encontrado en francés en la siguiente dirección (donde, además, lo leen en voz alta): "audicoite.net":

Chapitre VIII La baie de Vigo

...Eh bien? reprit le capitaine Nemo, vous avez entendu ma question? Savez-vous l'histoire d'Espagne? - Très mal, répondis-je. - Voilà bien les savants, dit le capitaine ils ne savent pas. Alors, asseyez-vous, ajouta-t-il, et je vais vous raconter un curieux épisode de cette histoire. " Le capitaine s'étendit sur un divan, et, machinalement, je pris place auprès de lui, dans la pénombre. " Monsieur le professeur, me dit-il, écoutez-moi bien. Cette histoire vous intéressera par un certain côté, car elle répondra à une question que sans doute vous n'avez pu résoudre. - Je vous écoute, capitaine, dis-je, ne sachant où mon interlocuteur voulait en venir, et me demandant si cet incident se rapportait à nos projets de fuite. - Monsieur le professeur, reprit le capitaine Nemo, si vous le voulez bien, nous remonterons à 1702. Vous n'ignorez pas qu'à cette époque, votre roi Louis XIV, croyant qu'il suffisait d'un geste de potentat pour faire rentrer les Pyrénées sous terre, avait imposé le duc d'Anjou, son petit-fils, aux Espagnols. Ce prince, qui régna plus ou moins mal sous le nom de Philippe V, eut affaire, au-dehors, à forte partie. " En effet, l'année précédente, les maisons royales de Hollande, d'Autriche et d'Angleterre, avaient conclu à la Haye un traité d'alliance, dans le but d'arracher la couronne d'Espagne à Philippe V, pour la placer sur la tête d'un archiduc, auquel elles donnèrent prématurément le nom de Charles III. " L'Espagne dut résister à cette coalition. Mais elle était à peu près dépourvue de soldats et de marins. Cependant, l'argent ne lui manquait pas, à la condition toutefois que ses galions, chargés de l'or et de l'argent de l'Amérique, entrassent dans ses ports. Or, vers la fin de 1702, elle attendait un riche convoi que la France faisait escorter par une flotte de vingt-trois vaisseaux commandés par l'amiral de Château-Renaud, car les marines coalisées couraient alors l'Atlantique. " Ce convoi devait se rendre à Cadix, mais l'amiral, ayant appris que la flotte anglaise croisait dans ces parages, résolut de rallier un port de France. " Les commandants espagnols du convoi protestèrent contre cette décision. Ils voulurent être conduits dans un port espagnol, et, à défaut de Cadix, dans la baie de Vigo, située sur la côte nord-ouest de l'Espagne, et qui n'était pas bloquée. " L'amiral de Château-Renaud eut la faiblesse d'obéir à cette injonction, et les galions entrèrent dans la baie de Vigo. " Malheureusement cette baie forme une rade ouverte qui ne peut être aucunement défendue. Il fallait donc se hâter de décharger les galions avant l'arrivée des flottes coalisées, et le temps n'eût pas manqué à ce débarquement, si une misérable question de rivalité n'eût surgi tout à coup. " Vous suivez bien l'enchaînement des faits? me demanda le capitaine Nemo. - Parfaitement, dis-je, ne sachant encore à quel propos m'était faite cette leçon d'histoire. - Je continue. Voici ce qui se passa. Les commerçants de Cadix avaient un privilège d'après lequel ils devaient recevoir toutes les marchandises qui venaient des Indes occidentales. Or, débarquer les lingots des galions au port de Vigo, c'était aller contre leur droit. Ils se plaignirent donc à Madrid, et ils obtinrent du faible Philippe V que le convoi, sans procéder à son déchargement, resterait en séquestre dans la rade de Vigo jusqu'au moment où les flottes ennemies se seraient éloignées. " Or, pendant que l'on prenait cette décision, le 22 octobre 1702, les vaisseaux anglais arrivèrent dans la baie de Vigo. L'amiral de Château-Renaud, malgré ses forces inférieures, se battit courageusement. Mais quand il vit que les richesses du convoi allaient tomber entre les mains des ennemis, il incendia et saborda les galions qui s'engloutirent avec leurs immenses trésors. " Le capitaine Nemo s'était arrêté. Je l'avoue, je ne voyais pas encore en quoi cette histoire pouvait m'intéresser. " Eh bien? Lui demandai-je. - Eh bien, monsieur Aronnax, me répondit le capitaine Nemo, nous sommes dans cette baie de Vigo, et il ne tient qu'à vous d'en pénétrer les mystères. " Le capitaine se leva et me pria de le suivre. J'avais eu le temps de me remettre. J'obéis. Le salon était obscur, mais à travers les vitres transparentes étincelaient les flots de la mer. Je regardai. Autour du Nautilus, dans un rayon d'une demi-mille, les eaux apparaissaient imprégnées de lumière électrique. Le fond sableux était net et clair. Des hommes de l'équipage, revêtus de scaphandres, s'occupaient à déblayer des tonneaux à demi pourris, des caisses éventrées, au milieu d'épaves encore noircies. De ces caisses, de ces barils, s'échappaient des lingots d'or et d'argent, des cascades de piastres et de bijoux. Le sable en était jonché. Puis, chargés de ce précieux butin, ces hommes revenaient au Nautilus, y déposaient leur fardeau et allaient reprendre cette inépuisable pêche d'argent et d'or. Je comprenais. C'était ici le théâtre de la bataille du 22 octobre 1702. Ici même avaient coulé les galions chargés pour le compte du gouvernement espagnol. Ici le capitaine Nemo venait encaisser, suivant ses besoins, les millions dont il lestait son Nautilus. C'était pour lui, pour lui seul que l'Amérique avait livré ses précieux métaux. Il était l'héritier direct et sans partage de ces trésors arrachés aux Incas et aux vaincus de Fernand Cortez! " Saviez-vous, monsieur le professeur, me demanda-t-il en souriant, que la mer contînt tant de richesse? - Je savais, répondis-je, que l'on évalue à deux millions de tonnes l'argent qui est tenu en suspension dans ses eaux. - Sans doute, mais pour extraire cet argent, les dépenses l'emporteraient sur le profit. Ici, au contraire, je n'ai qu'à ramasser ce que les hommes ont perdu, et non seulement dans cette baie de Vigo, mais encore sur mille théâtres de naufrages dont ma carte sous-marine a noté la place. Comprenez-vous maintenant que je sois riche à milliards? - Je le comprends, capitaine. Permettez-moi, pourtant, de vous dire qu'en exploitant précisément cette baie de Vigo, vous n'avez fait que devancer les travaux d'une société rivale. - Et laquelle? - Une société qui a reçu du gouvernement espagnol le privilège de rechercher les galions engloutis. Les actionnaires sont alléchés par l'appât d'un énorme bénéfice, car on évalue à cinq cents millions la valeur de ces richesses naufragées. - Cinq cents millions! me répondit le capitaine Nemo. Ils y étaient, mais ils n'y sont plus. - En effet, dis-je. Aussi un bon avis à ces actionnaires serait-il acte de charité. Qui sait pourtant s'il serait bien reçu. Ce que les joueurs regrettent par-dessus tout, d'ordinaire, c'est moins la perte de leur argent que celle de leurs folles espérances. Je les plains moins après tout que ces milliers de malheureux auxquels tant de richesses bien réparties eussent pu profiter, tandis qu'elles seront à jamais stériles pour eux! " Je n'avais pas plutôt exprimé ce regret que je sentis qu'il avait dû blesser le capitaine Nemo. " Stériles! répondit-il en s'animant. Croyez-vous donc, monsieur, que ces richesses soient perdues, alors que c'est moi qui les ramasse? Est-ce pour moi, selon vous, que je me donne la peine de recueillir ces trésors? Qui vous dit que je n'en fais pas un bon usage? Croyez-vous que j'ignore qu'il existe des êtres souffrants, des races opprimées sur cette terre, des misérables à soulager, des victimes à venger? Ne comprenez-vous pas?... " Le capitaine Nemo s'arrêta sur ces dernières paroles, regrettant peut-être d'avoir trop parlé. Mais j'avais deviné. Quels que fussent les motifs qui l'avaient forcé à chercher l'indépendance sous les mers, avant tout il était resté un homme! Son coeur palpitait encore aux souffrances de l'humanité, et son immense charité s'adressait aux races asservies comme aux individus! Et je compris alors à qui étaient destinés ces millions expédiés par le capitaine Nemo, lorsque le Nautilus naviguait dans les eaux de la Crète insurgée!

6 comentarios:

  1. MI TRADUCTOR NO ANDA BIEN, O YO.
    DE TODOS MODOS ES UN REGALO VALIOSO, POR SU CONTENIDO, Y SU PROCEDENCIA, UN BUEN AMIGO, O LO QUE ES LO MISMO, UN TESORO.
    BUEN AÑO QUERIDO AMADO

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  2. Un auténtico hallazgo para repasar el francés aprendido en aquellos años y con un texto precioso. De momento sólo he escuchado el "Chap 1" Saludos

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  3. Desde un ciber tinerfeño, un sápido saludo a todos. PEPE: mañana hago la navegación en un 4x4 marino para ver las ballenas piloto y Los Gigantes desde el mar. El Capitán Nemo estaría orgulloso de mi (y Aronnax sonreiría, cómplice)

    Hasta pronto!!

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  4. Saludos al capitán Amado desde las entrañas de las dos mesetas que agua tenemos, de momento mucha, no para de llover, pero el mar...
    si tuvieramos mar sería un sitio perfecto, bueno quizá no, estaría lleno de "madrileños", "dominguez", "turistas" o como los llamen según la zona.
    Los libros, alegres compañeros.
    Saludos

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  5. Me siento aludido. Y orgulloso por porder compartir un año más este universo Amado-Verne-Aronnax-Bichos y Dichos, o quién sabe qué nuevas aventuras estén por venir.

    (Nota: he encontrado el libro Viaje a contrapelo por Inglaterra y Escocia, editado en castellano en 2010, Editorial NordicaLibros, en él se recogen las impresiones de Verne tras un viaje por Inglaterra y Escocia. Se muestra el proceso de industrialización y las duras consecuencias que tuvo para la mayor parte de la población.
    La contraportada dice que esta es una magnífica guía de viajes para recorrer Edimburgo o Londres, y Escocia se nos muestra magnificada, siguiendo los pasos de los héroes románticos de la obra de Walter Scott.
    En la solapa aparece la siguiente cita de Arthur C. Clarke: "La razón por la que Verne es leído hoy en día por millones de personas es porque simplemente es el mejor contador de historias que ha existido").

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  6. ...Aunque sean,sus historias, inventadas, añdiría yo, pero enseguida me replicaríais: ¿y qué historia no lo es?.
    Hoy, en la consulta médica, había dos niños pelirrojos, hermanitoss, leyendo dos viejos libros, el de la niña era "Dos años de vacaciones", una bonita joya del tal Verne. Me acordé de los pequeños grndes lectores de JUAN CARLOS, sus hijos, también parejita. Les debo una.

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